Merci à son auteur original Olivier KOWALCZYK qui m'a généreusement autorisé à le copier et le modifier pour le publier sur ce forum.
Aménager un fourgon en amateur offre bien des avantages. Et donner vie à son fourgon est une expérience très enrichissante ! Cela finit parfois d'ailleurs par être une fin en soi et il est arrivé plus d'une fois que des constructeurs prennent plus de plaisir à Aménage qu'à voyager et finissent par s'installer en professionnel !
Cela permet aussi d'obtenir un fourgon inexistant sur le marché car la production industrielle ne se prête pas à la commercialisation de fourgons atypiques, comme les fourgons aménagés pour la pratique des sports nautiques.
Aménager soi-même son fourgon permet aussi de le connaître par cœur et d'établir avec lui une grande complicité. On peut le réparer ou le modifier aisément car on possède l'outillage nécessaire et on sait comment s'y prendre.
Il ne faut cependant pas s'attendre à de substantielle économies ... Ce serait une erreur de se décider à aménager son fourgon dans le seul but d'économiser son argent. Si cela devait être le cas, il vaudrait bien mieux se tourner vers le marché de l'occasion où on peut trouver des fourgons à des prix intéressants si on est patient, chanceux et pas trop exigeant. Si on n'est pas prêt à investir un minimum d'argent dans un aménagement amateur on va au devant de bien des désillusions.
Il faut ensuite accepter d'investir un minimum d'argent dans de l'outillage ainsi que dans l'équipement d'un atelier. C'est dans les matériaux et dans l'équipement que les différences de prix entre la construction industrielle et la construction individuelle s'inversent : le professionnel peut acheter en quantité et bénéficier de remises substantielles et il a aussi moins de pertes dues à des conditionnements inadaptés (une source de gâchis non négligeable en aménagement amateur).
Si l'on veut se donner le maximum de chances de mener à son terme un aménagement, il faut :
- Savoir qu'il ne faut compter que sur soi-même. Un aménagement est l'affaire d'un seul homme et comme l'aventure dure longtemps (dans la plupart des cas plus longtemps que prévu) les bonnes volontés des premiers jours se trouvent assez vite d'autres centres d'intérêt.
- Etre (relativement) modeste et un peu se connaître. Il est judicieux de participer à un aménagement ou de commencer par un amenagement partiel qui sera néanmoins suffisant pour savoir si on tiendra la route.
- Multiplier par 3 le temps que l'on estimait y consacrer. Par trois, peut être pas (quoique…), mais par deux, oui, sûrement !
- S’assurer que son entourage tiendra la distance. C'est avant tout la plupart du temps l'affaire d'un seul homme, et même s'il vaut mieux que ce dernier soit dans son atelier à amenagé son cher fourgon plutôt que d'assister à un match de foot, il ne faut pas que cela dure trop longtemps et que l'argent des vacances passe systématiquement dans l'achat des accessoires. D'autant plus que la chère épouse n'est pas sure, mais alors pas du tout, qu'une fois le fourgon terminer les loisirs seront idylliques…
- S’équiper sérieusement (outillage et local) avant de se lancer. Se lancer dans les premières opérations avant de s'installer est vraiment mettre la charrue avant les bœufs ! S'il est bon pour le moral de voir rapidement l’aménagement prendre forme, il ne faut pas perdre de vue que le facteur temps est presque aussi important que le facteur argent et que si la construction s'éternise elle a peu de chance d'aboutir. Iil faut apprendre à gérer son temps au mieux et essayer de travailler comme un professionnel, en organisant son chantier, en étalant les approvisionnements, en se donnant le temps de la réflexion avant d'aborder une nouvelle étape. Il faut bien être conscient que l'on dispose d'un "capital temps" dès le lancement du projet, et que ce capital, bien que difficilement estimable, n'est pas infini.
- Avoir un plan digne de ce nom. Evidemment ! Vous êtes raisonnable et vous n'allez pas consacrer une partie de votre courte existence à construire un "machin" à cinq pattes, laid, dangereux, sans aucune valeur ! Et pourtant, ça c'est vu, souvent… Même si le but de la l’aménagement individuel est souvent de créer un aménagement inexistant sur le marché, il faut bien réfléchir avant de se lancer dans la réalisation d'un aménagement révolutionnaire auquel personne n'avait eu le génie d'y penser avant vous. On peut certes avoir des idées originales, et surtout savoir précisément ce que l'on veut, mais il faut avant tout garder un certain sens critique, surtout si l'on n'a jamais possédé de fourgon…
- Ne pas vouloir prétendre "réinventer l'eau tiède". Si l'on pense avoir une idée nouvelle - ce qui est possible, il est sage de la soumettre à la critique d’habitués avant de tenter de la mettre en pratique. Si c'est un point de détail ne mettant pas en péril tout votre aménagement, pourquoi pas, car on peut toujours faire marche arrière, mais investir tout son temps et son argent dans une invention fumeuse n'est pas vraiment une très bonne idée…
- Organiser ses achats. Pour ne pas perdre de temps à l'atelier à attendre une livraison (en juillet et août, il est quasiment impossible de commander et de se faire livrer du matériel…) il est commode de disposer de ses pièces lorsque le moment est venu de définir leur position puis de les fixer.
- Habiter près de son œuvre, l'idéal étant d'avoir son atelier à demeure.
- Avoir le budget. Etablir un budget permet de visualiser le montant des différents postes, pour l'essentiel : outillage, équipement de l'atelier, CP, isolant, équipement, petits accessoires, et de se rendre compte sur quels points il peut valoir la peine de "gratter" un peu.
- Que la construction soit un plaisir ! Si on ne se rend pas à son chantier le sourire aux lèvres, autant renoncer de suite, car on n'ira pas au bout, ou alors la qualité de la réalisation risque d'être fort médiocre… Le plaisir de travailler avec ses mains est primordial quand on décide de se lancer dans une construction. Cela ne veut absolument par dire que l'on est très habile de ses dix doigts, loin de là ! Des constructeurs relativement maladroits peuvent prendre un grand plaisir à aménager leur fourgon, et parvenir à leur fin, c'est-à-dire à voyager avec leur création. Les outillages modernes sont réellement efficaces et permettent de surmonter toutes les difficultés, pour peu que la persévérance soit présente.