On peut trouver le module Kémo-Némo chez conrad à 22 € et la notice du Kémo-Némo M148A.
Mais qu'est-ce que c'est qu'ce truc ?
Ce module Kémo-Némo sert à surveiller la tension aux bornes d'une batterie de 12 volts.
- Et alors ? À quoi ça sert ?
- À empêcher que la batterie ne soit trop déchargée.
- Et qu'est-ce que ça fait ?
- Si une batterie est trop déchargée, si on pompe trop dessus, vraiment trop, alors elle pourrait ne pas s'en remettre et être bonne pour finir sur-le-champ à la déchèterie. Même une recharge avec le meilleur chargeur n'y pourrait rien. Ça peut se faire en une après-midi. Dans les cas extrêmes, une batterie est neuve et en parfait état à midi pile. Elle pourrait être définitivement endommagée à 18h. Finie, foutue, kapout' !
De la notice, je sors les détails les plus intéressants :
- Tension de rupture : ajustable d’environ 10,4 volts à 13,3 volts
- Il y a un supplément de tension pour le réenclenchement d'environ +0,8 volts (± 0,3 V) de plus que la tension de rupture ajustée. Donc entre 11,2 volts et 14,1 volts.
- L'élément de déconnexion est un transistor de type Power MOS dans la ligne négative. Indication importante : Il ne faut pas connecter les raccords de la charge raccordée avec la «masse» (châssis). Raison : Le module connecte ou déconnecte le pôle négatif. Si ces raccords sont connectés avec la «masse», le module serait court-circuité par cette «connexion à la masse» et serait sans effet. Donc le fil noir contenant le point «C noir» ne doit pas avoir de contact avec la masse.
- La consommation propre d’électricité est inférieure à 0,7 mA dans l'état «arrêt» et inférieure à 1,6 mA dans l'état « marche » (la LED-Témoin verte est allumée).
En rouge, ce sont les fils qui sont reliés aux bornes positive (+). En noir, ce sont les fils qui sont reliés aux bornes négatives (-), i.e. les fils de masse.
Pour la version «anti-décharge profonde» c'est à vous de choisir sur quelle batterie vous voulez le monter, ça marche avec les deux types. Vous pouvez en monter un sur chacune de vos batteries, moteur et servitude. Le réglage du seuil de coupure du Kémo-Némo sera au minimum à 12,0 V pour une batterie de servitude et 12,7 V pour une batterie moteur.
Version anti-décharge profonde
Fonctionnement
- L'interrupteur bleu permet d'arrêter tout le système. Alors «Cététin». Le voyant rouge est alors allumé. S'il n'est pas allumé, vérifier le fusible orange de 40 A, puis le fusible gris sombre de 1 A.
- Basculer l'interrupteur bleu mets le système en marche. Le voltmètre doit s'allumer. Si pas, vérifier le fusible blanc de 3 A. Le voyant rouge peut alors s'éteindre ou pas.
- Si le voltage de la batterie est au dessus du seuil réglé sur le Kémo-Némo, alors le voyant vert est allumé et le voyant rouge est éteint. Il y a une diode témoin verte sur le Kémo-Némo qui s'allume. Le relais est alors basculé et le consommateur de maxi 500 W reçoit du courant.
- Si le voltage de la batterie est ou repasse en dessous du seuil réglé sur le Kémo-Némo, alors le voyant vert s'éteint, le voyant rouge s'allume et le courant vers le consommateur de maxi 500 W est coupé. Il y a une diode témoin verte sur le Kémo-Némo qui s'éteint alors.
- Si le voltage passe sous le seuil d'extinction du Kémo-Némo, seuil qui est réglé par la petite visse en plastique à gauche des quatre contacts, mettons 12,0 V, alors le relais bascule (à l'horizontale ?) et le courant vers le consommateur est coupé. Mais pour que le courant soit rétablis, il faut que la tension remonte non pas au dessus de ce seuil de 12,0 volts tout rond, mais au dessus de 12,8 V. Cette marge de 0,8 V est destinée à empêcher des «clignotements». Lorsqu'on cesse de demander du courant à une batterie, elle va se reposer un peu ... Et ce repos va permettre une légère augmentation (de 0,1 volt jusqu'à 0,5 volt) de la tension à ses bornes. Ce phénomène est du à l'inertie de la chimie dans la batterie qui va lentement se rééquilibrer un peu lors de cette pause repos. Sans cette marge de 0,8 volts, les consommateurs seraient de nouveau réalimentés au bout de quelques minutes ou secondes de repos de la batterie. Il s'en suivrait un cycle d'extinction / allumage assez pénible. De plus cela finirait par décharger la batterie bien au delà de la limite réglée sur le Kémo-Némo.
Les 500 W maximum ne sont limités que par la capacité du relais (40 A) qui est sécurisé par le fusible orange à 40 A. Il est possible de mettre un second relais à partir des points «C rouge» et «C noir», en parallèle du premier, pour doubler la capacité. Vous alimenterez alors de manière séparée des consommateurs, soit avec le premier relais, soit avec le second. Mais pas avec deux relais de 40 A pour alimenter un consommateur de 50 A ou plus. Les relais n'y résisteraient pas longtemps : la première utilisation.
Limitez-vous à des consommations raisonnables pour vos batteries. Limitez les courants de décharges à, au maximum, la moitié de sa capacité, par exemple 50 ampères pour une 100 Ampères-heure et plutôt 80 ampères pour 200 Ampères-heure, 120 A pour 300 Ampères-heure. Au delà de telles intensités, il faut sérieusement envisager de passer en 24 volts. Des trop forts courants de décharge sont une des causes de vieillissements prématurés d'une batterie.
La branche depuis la cosse 87A du relais vers le point «A Noir» est optionnelle. Elle ne sert qu'à afficher l'information «relais activé», voyant rouge éteint, ou «relais non activé», voyant rouge alors allumé. Relais non activé, ce voyant est allumé en permanence. Il est judicieux d'en choisir un à une seule led qui ne comme que un ou deux milliampères.
Entre la batterie et le point A rouge, il faudra obligatoirement un fusible, un gros d'au moins 50 A, et de capacité supérieure à la somme de tous les fusibles oranges si vous montez plusieurs relais en parallèle. Cette partie est hors sujet de ce schéma.
La batterie orange pourra être en réalité plusieurs batteries identiques mises en parallèle. Mais que des batteries 12 V. Le Kémo-Némo ne supporte pas plus de 16 V. Je n'ai pas de solution valable, à prix raisonnable, à proposer pour une anti-décharge profonde pour un parc de batteries en 24 V.
Version couplage moteur/servitude via un relais
Dans ce cas, les capacités des batteries «moteur» et «servitude» pourront être différentes : de 50 à 100 Ah pour la batterie moteur, de 80 à 200 Ah pour la batterie de servitude. Indépendamment de la capacité de la batterie de servitude, ce sera de toutes façons, au détriment de sa durée de vie. Un alternateur de voiture est conçu et adapté pour la recharge rapide d'une batterie au plomb ou plomb/calcium de type ouverte à électrolyte liquide. Une AGM ou une GEL chargera, bien, mais pas de façon optimale.
Version couplage moteur/multi-servitudes via des relais
Dans ce cas, il faudra veiller à ne mettre en parallèle que des batteries les plus semblables possibles : même capacité, même marque, même lots, achetées en même temps, ... pour éviter des déséquilibres qui nuiraient à la longévité de celles-ci. La batterie la plus en forme serait pénalisée par la moins vaillante.
Ce schéma propose un montage avec lequel les batteries ne sont couplées que lorsque le Kémo-Némo active tous les relais, c'est à dire lorsque l'alternateur les charge. Pour une version avec toutes les batteries reliées en parallèle de manière permanente, reportez-vous au schéma «Version couplage moteur/servitude via un relais».
Version liaison moteur/servitude via un Waéco DC20 ou un DC40
Dans ce cas les capacités des batteries «moteur» et «servitude» pourront être très différentes. Il est possible de mettre plusieurs DC20 et/ou DC40 en parallèle, jusqu'à un cumul de 100 A, restons sobre vis à vis de l'alternateur. Chaque DC20 pourra charger des batteries de 100 Ah jusqu'à 400 Ah. Le double pour chaque DC40, de 200 Ah à 800 Ah. On est loin des 20% d'écarts Les Waecos PerfectCharge offrant une charge de type UI (phase à courant constant puis phase à voltage contant) la recharge sera mieux adaptée a des batteries de type AGM ou GEL et devrait permettre d'en prolonger la durée de vie en évitant les fortes intensités de charge en début de cycle, lorsque qu'elles sont le plus déchargées.
Mise en garde
Quel qu'en soit la raison, soit un réglage du Kémo-Némo trop bas (par exemple au minimum de 10,0 V) soit un dysfonctionnement (mise à la masse du fil avec le point «C noir»), soit un Kémo-Némo qui tombe en panne et déraille, le risque est d’endommager votre batterie de démarrage. Le Waéco DC20 se coupe de lui-même si la tension à ses bornes sources tombe en dessous de... 8 V.
À un tel voltage, la batterie de démarrage est bonne pour la déchetterie ! Il pompera de l'énergie jusqu'à plus soif pour charger coute-que-coute la batterie de servitude. Le petit voltmètre est là pour vous permettre de surveiller la chose et l'interrupteur bleu pour tout couper, ce que je recommande si vous laissez votre camion sans surveillance plus de 24 heures.
Version liaison moteur/servitude via un Waéco DC20 + IU2512
Un des soucis qui peut apparaître avec un chargeur branché sur le 230 volts, et avec une sortie pour maintenir la batterie moteur durant l'hivernage, est le fait que ce maintient va apporter une tension aux bornes de la batterie moteur qui est supérieure au réglage maximum du Kémo-Némo : 13,2 V. Il va donc se «réveiller» et activer le Waeco qui va se mettre à charger la batterie de servitude en même temps que le chargeur 230V—>12V.
La tension de la batterie moteur pourrait alors tomber en-dessous du seuil du Kémo-Némo qui couperait alors le Waéco, ... ce qui ferait remonter la tension au-dessus du seuil du Kémo, ... Boucle clignotante sans fin indésirable.
C'est d'une part idiot, la batterie moteur se déchargerait pour charger la batterie de servitude, c'est d'autre part indésirable. Deux chargeurs se retrouveraient à charger la ou les même batteries en même temps. Le Waéco apporterait une tension qui ferait croire au chargeur 230V—>12V que la batterie est pleine et qu'il faut alors passer dans une phase d'égalisation ... à une tension entre 14,2 et 14,8 Volts. Si elle n'en est pas à ce stade de charge, elle serait alors chargée à marche forcée par deux chargeurs en même temps, donc double intensité, et à un voltage élevé : ça correspond à une charge rapide. C'est un bon moyen de faire vieillir une batterie prématurément par échauffement et dégazage.
Pour éviter ça, j'ai ajouté un relais qui est commandé par la mise en marche du chargeur 230V—>12V. S'il est activé, il coupe la commande du DC20 ou DC40. Le chargeur 230 V passe alors en priorité sur le Waéco DC20 ou DC40 pour recharger la ou les batteries de servitudes. Les sorties du chargeur 230 V sont indépendantes. S'il n'est pas en marche, une batterie branchée sur une sortie du chargeur ne délivre pas de tension sur une des autres sorties. Lorsqu'il est en marche, une tension est présente sur toutes les sorties même si rien n'est branché dessus. Parfait pour activer le relais de priorité.
Les fusibles de 30 ampères entre la batterie moteur et le DC20 et entre la batterie de servitude et le DC20 (qui délivre jusqu'à 20 A) seront portés à 50 A avec un DC40 (qui délivre jusqu'à 40 A).
Version alimentation d'un très gros consommateur de 200 A
Pour alimenter un très gros consommateur de 200 A, lorsqu'il n'est envisageable de le faire que le moteur tournant avec l'alternateur qui débite effectivement du courant, mais sans avoir le D+, parce que celui-ci est inaccessible. Avec un D+ accessible, il est préférable d'utiliser celui-ci. L'utilisation du D+ est hors du cadre de ce schéma.
Le principe est de forcer le Kémo à n'activer le relais vers le consommateur de 200 A que si la tension aux bornes de la batterie est de au moins 14,0 V. L'alternateur est alors supposé fournir cette tension et le moteur être en route (ce qui ne serait pas le cas avec un chargeur 230V—>12V branché sur la batterie).
Cependant, dés que le gros consommateur va absorber toute sa puissance, la tension pourrait alors chuter en dessous du seuil d'alerte du Kémo, ce qui couperait alors son alimentation. Un relais de faible puissance vient empêcher cette coupure et désactivant l'effet du Kémo (Shunt de la rupture de la ligne négative commandé par auto-maintient).
Le gros consommateur ne pourra donc être alimenté que si le contact est mis, que le moteur tourne, et que l'alternateur fournit une tension aux bornes de la batterie d'au moins 14,0 V. Cette sécurité ne prends pas en charge le cas où le moteur cale alors que le contact n'est pas coupé. La coupure du contact désactive l'alimentation vers le consommateur.
Mise en garde
L'utilisation prolongée d'un consommateur absorbant plus que ce que l'alternateur est en mesure de fournir, d'ordinaire autour de 100 A, déchargerait conjointement la batterie. Le montage proposé sur ce schéma n'offre pas de protection contre la décharge trop importante de la batterie moteur. La durée à partir de laquelle l'utilisation peut être considérée comme prolongée est de l'ordre de 60 secondes pour une consommation de 100 A.
La limite basse, le garde-fou de dernier recours, est la tension nécessaire à l'activation du relais de faible puissance. En deçà de cette tension, ce relais coupe l'auto-maintient et rends alors la main au Kémo qui à son tour coupera l'alimentation. Le relais de puissance de 200 A coupera également l'alimentation si la tension minimum qui l'active n'est plus atteinte. Attention : les tensions d'activation des relais sont basses et ne constituent qu'une barrière de tout dernier recours.