Les sections d'un câble en cuivre souple, multibrins fins (par exemple H07V-K) pour une intensité en courant continu et une longueur donnée en fonction de la perte (chute de tension en Volt) qu'on est prêt à accepter, en huit tableaux.
Tout lu d'un seul coup ? Vous pouvez respirer !
Plus la perte que l'on est prêt à accepter est faible, plus les câbles doivent être gros.
- Premier tableau avec 0,1 V de perte, soit 0,8 % en 12 V
- Deuxième tableau avec 0,2 V de perte, soit 1,6 % en 12 V.
- Troisième tableau avec 0,3 V de perte, soit 2,5 % en 12 V, maximum admis par la norme EN1648 pour les liaisons des appareils qui stockent ou produisent du courant.
- Quatrième tableau avec 0,4 V de perte, soit 3,3 % en 12 V.
- Cinquième tableau avec 0,5 V de perte, soit 4,2 % en 12 V. Ça commence à faire beaucoup là...
- Sixième tableau avec 0,6 V de perte, soit 5,0 % en 12 V.
- Septième tableau avec 0,7 V de perte, soit 5,8 % en 12 V.
- Huitième tableau avec 0,8 V de perte, soit 6,7 % en 12 V, maximum admis par la norme EN1648 pour l'alimentation des appareils qui consomment du courant.
- Fond clair : bon choix de câble
- Fond orangé : l'échauffement du câble est limite
- Fond rouge : l'isolant du fil pourrait fondre et engendrer des court-circuits. Courrez chercher l'extincteur !
- Fond noir : échauffement qui amène une température de câble d'au moins 200°C. Fuyez !
L'échauffement a été calculé pour deux fils côte-à-côte parcourus par un courant continu permanent indiqué dans la première colonne de gauche. Les variations de température sont à ajouter à la température ambiante qui a été fixée arbitrairement à 25°C. Cet échauffement est calculé pour des fils à l'air libre, sans gaine, ni sur-isolant.
La conductivité du cuivre a été fixée à une valeur moyenne correspondant à un cuivre de qualité (pureté) ordinaire : 19,89 nΩ.m à 25°C. La perte de conductivité du cuivre avec l'élévation de la température n'a pas été prise en compte. Plus le cuivre est chaud, moins il est bon conducteur d'électricité. Bizarre, j'aurai plutôt cru le contraire !
Vous devez faire la somme de la longueur aller et de la longueur retour pour vous reporter à ces tableaux. Deux mètres de distance entre votre batterie et votre convertisseur 230 V doivent être lus dans ces tableaux comme avec une longueur de fil de 4 mètres.
Une lecture détournée mais fort pratique de ces tableaux.
Il s'agit de trouver une section de fil raisonnable pour une intensité donné.
Prenons par exemple le troisième tableau, pertes de 0,3 V. Posons comme hypothèse d'avoir 70 ampères à faire circuler. Ça m'arrange bien, il y a pleins de couleurs sur cette ligne là
Plaçons-nous sur la ligne correspondant à 70 ampères. C'est fait ? Allons-y !
- La première case indique 4,6 mm² sur fond noir. Ça sent le roussis, on passe à celle immédiatement à droite.
- La seconde case indique 9,3 mm² sur fond rouge. Ça risque de chauffer fort, voyons la case suivante, juste à droite.
- La troisième case indique 13,9 mm² sur fond orange. C'est donc la première section de câble acceptable pour une perte pas trop élevée (fond orange) en restant dans des sections pas trop grosse (ici 16 mm², on arrondis à la taille standard supérieur).
- Voyons la suivante, la quatrième de cette ligne : 18,6 mm², on est presque dans le blanc, ça commence à sentir bon
- La cinquième case de cette ligne indique 23,2 mm² (donc 25 mm² en taille standard), on est sur fond blanc, c'est parfait, sauf à faire son »ChristopheD«, qui augmentera dans tous les cas la section d'encore au moins deux crans, il est comme ça Si vous ne payez pas vos câbles... suivez l'exemple. Pour tous les autres, on s'arrêtera là.
En résumé, on parcours la ligne, ça sent bon dés qu'on sort du rouge.
Parlons un peu des normes
Pour une homologation, les normes imposent un maximum de 0,3 volt de perte entre une batterie et la source qui la recharge. Pour la chute de tension entre une source (une batterie) et un consommateur (une pompe) la chute de tension maximum est de 0,8 volt.
Je recommande de viser un objectif permettant de réduire les pertes à des niveaux inférieurs aux maximums que les normes imposent ... Visons 0,1 V ou 0,2 V entre une batterie et sa source d'énergie et 0,4 V entre une batterie et un consommateur de courant. Il serait, à mon sens, dommage de consacrer 3% puis 7% de notre énergie électrique ... en chauffage. Faut pas gâcher !
Pour illustrer les pertes par effet Joule, voici deux tableaux avec cette fois-ci, non plus les sections des câbles mais les variations de température (à ajouter à la température ambiante). Il n'y a pas d'erreur, on passe bien de +1,8°C à +1150,8°C pour des pertes de 0,8 V. Les valeurs de 0,3 V et de 0,8 V correspondent aux maximums imposés pas les normes.
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Les sections des câbles ont été calculées avec cette formule :
S = ρ × L × I ÷ Uv
S —> la section du câble en millimètres-carrés (mm²)
ρ —> (lire Rhô) conductivité de cuivre (ρ est une constante spécifique au cuivre de valeur 0,01989 Ω.mm à 25 °C)
L —> la longueur totale (Aller-Retour) du câble en mètres (m)
I —> l'intensité du courant en ampères (A)
Uv —> la chute de tension admissible en Volts (V)